Le dernier oral, autant qu'il soit bon
Le mois de juin est synonyme d'examens. Pour beaucoup d'étudiants de Master, c'est la dernière fois qu'ils font face à un jury académique. Pour nos étudiants en écologie à Bordeaux, cette toute dernière épreuve consiste en une présentation orale de leur travail de stage. Tout juste 12 minutes pour convaincre une demie douzaine de chercheurs de la pertinence scientifique de leur travail.
Je suis tous les ans positivement impressionné par la qualité des présentations. Mais il y a toujours quelques maladresses qui font sourire, ou qui irritent. Cela n'engage que moi, mais voici un début de liste non exhaustive de ce que j'apprécie, ou pas, dans les présentations.
Là, ce n'étaient pas des étudiants de Master, mais des élèves de 6ème venus présenter leur travail devant quelques 140 personnes. Ils sont prêts
Je suis tous les ans positivement impressionné par la qualité des présentations. Mais il y a toujours quelques maladresses qui font sourire, ou qui irritent. Cela n'engage que moi, mais voici un début de liste non exhaustive de ce que j'apprécie, ou pas, dans les présentations.
- Il y a des gens bien plus doués que moi qui sont capables de lire le texte sur les diapositives et d'écouter la personne qui présente. Je les admire. J'en suis incapable. Soit je lis, soit j'écoute. C'est dommage de faire l'effort de présenter ses diapos si l'auditoire est occupé à lire.
- "Tu n'as pas besoin d'écrire les légendes. La légende, c'est toi !" Mais par contre, cela implique que pendant la présentation, il est impératif de présenter les axes des graphiques et d'indiquer ce que représentent les points, les courbes, les couleurs... D'ailleurs, à ce propos, je préfère que l'étudiant dise "je vous présente sur cette figure..." plutôt que "sur cette figure nous pouvons voir...". Et d'une, parce que le "vous" m'interpelle. Et me réveille le cas échéant. Et de deux parce que cela montre l'assurance de la personne qui présente : c'est son sujet, elle le défend. J'ai toujours plus envie d'écouter.
- Plus personne ne parle latin ! Ou presque. Les biologistes utilisent toujours le latin pour nommer les espèces, et c'est le même nom qui est en vigueur ou que l'on se trouve dans le monde. Au moins, on se comprend. Après avoir passé 6 mois à observer, élever, découper, triturer un modèle biologique, on finit par devenir intime, et son petit nom latin devient une évidence. Mais ce qui est évident pour l'étudiant qui présente ne l'est pas forcément pour son jury. Or, souvent, ce ne sont pas tant les noms latins qui sont intéressants, mais les caractéristiques écologiques des espèces étudiées. Dans la mesure du possible, je préfère que l'étudiant me parle du parasite et de son hôte plutôt que de Cryphonectria parasitica et de Castanea sativa.
- J'ai tendance à éviter un maximum les phrases complètes écrites in extenso sur les diapos, sauf à la rigueur pour formuler la question de recherche ou les hypothèses. Ou alors, de manière très percutante, "Y augmente avec X" écrit au dessus d'un graphique pour en faire ressortir le message principal. D'ailleurs, à ce propos, le jury est généralement plus vieux que les étudiants. Alors on écrit gros !
- Je m'endors instantanément quand je vois un tableau 15 x 6 sur une diapo. Et je me réveille de méchante humeur quand j'entends : "bon, je nz vais pas détailler le tableau". Si c'est pour ne pas le présenter, pourquoi le mettre ?
- Utiliser des puces (bullet point) ou des numéros pour lister les items, ce n'est pas la même chose. Les numéros donnent clairement une idée de hiérarchie que l'on ne retrouve pas dans les bullet points. Les deux sont donc à utiliser à discernement.
- Un sommaire qui annonce "je vais introduire le sujet, puis je vais développer, et enfin je vais conclure" ne sert strictement à rien !
- J'apprécie de voir des photos qui illustrent les observations ou les expérimentations. D'abord par curiosité, ensuite parce que cela donne une idée de ce à quoi les étudiants ont été occupés pendant leur stage.
- Toujours, toujours mettre le numéro des diapos !
- On respecte le temps imparti !
A compléter !
Là, ce n'étaient pas des étudiants de Master, mais des élèves de 6ème venus présenter leur travail devant quelques 140 personnes. Ils sont prêts


Commentaires
Enregistrer un commentaire